mercredi 15 juin 2011

Créer et créer à nouveau


Chaque jour un nouveau départ, chaque jour l’occasion m’est donnée de créer de nouvelles rencontres au travers des kilomètres parcourus et des lieux traversés.
Pour résoudre toutes ces nouvelles situations, je m’engage pleinement dans l’aventure. La peur existe bien sur mais plus j’avance plus la joie des rencontres est présente. Je préfère donc avancer lorsque cela paraît dur pour rencontrer de nouveaux lieux et de nouvelles personnes. En vélo, je suis en lien direct avec la population. Je peux accélérer pour échapper à la rencontre si mon cœur le souhaite. Mais c’est à travers les relations avec les différentes personnes que le voyage prend tout son intérêt. C’est à moi d’établir une relation constructive. Tout est liée : la joie des rencontres me donne l’envie de manger, j’ai alors la force d’avancer pour créer de nouveaux échanges. 

Revenons à la Roumanie :
Après les derniers km parcourus pour arriver à Bucarest, j’ai pu profiter d’une bonne pause chez Louis Henry. Lors de mon départ de Budapest, le moral n’était pas bon et donc j’ai divisé mon projet en étape. Le seul objectif était d’atteindre Bucarest. Ce n’est pas une ville très jolie mais j’ai quant même bien aimé le quartier du vieux Bucarest. La Roumanie fait parti de l’Europe cependant je constate dès la frontière que je viens de mettre les pieds dans un autre monde. Je dois désormais montrer ma carte d’identité au poste frontière. Heureusement, je n’ai pas eu besoin d’ouvrir toutes mes sacoches : ouf. La Roumanie est un pays pleins d’extrêmes : à côté des vieilles Dacia et des appartements moches, on trouve un grand nombre de Porche. Avant de quitter le pays, j’ai rejoins un groupe de 12 expatriés pour profiter d’un haut lieu touristique (enfin un lieu touristique) le delta de Danube. C’est une réserve naturelle magnifique où réside de nombreux Pélicans. Elle est constituée par de nombreux canaux et cela ressemble à un vrai labyrinthe : heureusement un guide dirigeait les barques et nous avons donc trouvé la sortie… Pour moi, c’est l’occasion de dire  au revoir au Danube que je suis depuis Ulm : 2800km plus tôt en Allemagne.
Ma vision du pays commence à changer et je souhaiterais maintenant visiter le nord et l’est mais mon voyage m’appelle vers le sud : la Bulgarie puis Istanbul. Les locaux disent qu’il faut s’imprégner de l’esprit de la Roumanie pour en profiter pleinement. Je commence à les comprendre.  
Voici en vrac plusieurs points qui m’ont interpellé :
- malgré la chute du communisme et l’accès en abondance à tous types de produits : le vendeur est toujours considéré inconsciemment comme le roi.
- les nouvelles générations ne veulent pas prendre le relai de leurs parents dans les champs et donc il y aura un vrai problème ou une vrai évolution à venir dans 15 ans.
- les chiens errants se retrouvent en meute dans la ville et l’état ne fait presque rien. En Roumanie, j’ai eu en moyenne 10 chiens qui me couraient après chaque jour, autant vous dire que je déteste les chiens actuellement.

Le voyage vers Istanbul :
J’avais prévu de prendre le train avec mon vélo de Bucarest à Istanbul. Ils ont bien voulu me vendre un billet mais je restais toujours méfiant en me souvenant des problèmes rencontrés à Budapest. En effet, là bas je n’ai jamais pu obtenir mon billet pour Belgrade. En arrivant, à la gare du Nord je n’ai qu’une idée en tête faire rentrer mon vélo dans le train. Nouvelle méthode : je le mets et après on voit si ça pose problème. Au final, cela a été il a juste fallu que je le démonte presque entièrement pour le mettre sur une des couchettes supérieures d’un compartiment. Nous sommes lundi, il est 12h15, le train part et je suis dedans : quelle joie. Je reste toujours sur mes gardes car j’ai encore 23h de train avant d’arriver à Istanbul. Avec le stress du vélo, j’ai oublié de prendre à manger pour le voyage : dommage pour moi j’attendrai Istanbul… La frontière bulgare est passée assez rapidement. Nous passons la frontière turque à 4 h du matin : quelle joie de se réveiller pour passer les douanes... C’est y est je suis en Turquie et Istanbul approche. Le contrôleur du wagon Turc a échangé le jogging contre le costard cravate… Je descends mes affaires sur le quai de la gare de Sirkeci et mon stress s’efface alors : je serai bien présent à Istanbul lors du passage programmé de mon frère et mes parents.

D'un point de vue technique, si vous souhaitez faire ce trajet avec un vélo, 
- il n'existe pas de bateau entre la Roumanie et Istanbul
- privilégier un jour en semaine car les wagons sont moins pleins 
- privilégier le wagon turc 
- penser à prendre quelque chose à manger, il n'y aura rien sur le trajet. 

Istanbul :
Après l’accueil très sympathique et spontané de Thomas, je profite du mercredi pour commencer les démarches pour le visa Iranien. Arrivant de Roumanie, le choc des cultures est énorme. Ici, tout est proposé. On vient vous proposer tous les services possibles et imaginables.  C’est une ville d’environ 15 millions d’habitants. Les transports sont partagés entre les métros bateau, 2 lignes de métro, des métros bus, des bus, beaucoup de taxis et surtout beaucoup de piétons.  Nouvelle ville, nouveau pays et nouvelle langue que je commence déjà à essayer d’apprendre.
La bataille des visas aurait bien lieu : pour le visa kazakh attente de 5 jours ouvrés, pour le visa ouzbek attente de 5 jours ouvrés, pour le visa mongole ??, pour le visa Iranien ??? Ca y est je suis en plein dedans. J’ai déposé mon passeport pour le visa Kazakh et je commence à m’organiser pour les autres. Quelle galère ces visas…

Merci pour tous vos encouragements, je ne réponds pas souvent mais je les vois bien et cela m'aide. 

A bientôt

Damien


3 commentaires:

  1. Pour l'avoir traversée plusieurs fois en voiture, je peux dire qu'Istambul est une ville intéressante, si ce n'est qu'elle est souvent totalement en dehors de notre compréhension culturelle..C'est un grand avantage de ne pas y être une femme, on va dire...Cependant, ne pas hésiter à y manger, leur nourriture est extra!(surtout le yaourt!) Dans le reste du pays, il y a pas mal de restaurants sur les bords de route qui sont pour les routiers, et où on peut trouver une douche, des toilettes et en général, de quoi manger très peu cher. Ceci dit, la Turquie, comme vous l'avez peut-être déjà remarqué, est un pays cher..
    Nous vous souhaitons bcp de courage pour les visas, c'est toujours une galère extrême. C'est toujours un plaisir de vous lire!

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  2. En vrac:
    - Bucarest prend de tout autres atours en ete (qui d'apres mes amis toujours la bas a mis du temps a arriver cette annee) avec ses bars en jardins que l'on ne soupçonnerait pas d'exister derriere cette façade decrepie, etc. Mais comme tu le dis, il faut s'en impregner.
    - Istanbul, J'espere bien que tu auras apprecie l'accueil non mais!! (je plaisante, mais pas un mot sur Goran? a venir je suppose ;).
    Tu as maintenant pu avoir le temps de visiter, parcourir cette ville pleine de folie, trop peuplee, mais chargee d'histoire de chocs des traditions, entre les turcs(ques) hyper fashion et les plus traditionnels, l'explosion de saveurs et de couleurs des que tu passes le seuil d'un traiteur ou d'un resto et of course l'hospitalite et la disponibilite des locaux qui n'est pas une affaires prise a la legere (au point d'en etre derangeant par moment...)
    Hate de lire la suite de tes aventures locales et a venir!

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  3. Tu m'as fait passer une bonne matinée avec les photos du delta du Danube. Je t'envie d'avoir pu prendre les pélicans en plein vol. J'ai l'impression que les flamants roses par centaines sur les étangs à Montpellier ne volent pas, mais restent tout le temps la tête enfoncée dans l'eau...
    L'arrivée à Istanbul a dû être la fête de retrouver tes parents et Antoine.
    Nous espérons que tes soucis de visas sont en bonne voie de résolution.
    Nous attendons avec impatience la suite.
    Patrick Honoré
    PS. Hasard d'emploi du temps, je suis en train de lire "D'autres couleurs" de Orhan Pamuk, prix Nobel turc, qui raconte sa vie à Istanbul

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